Enfin Vendredi, seul jour de la semaine entièrement dédié à n’être dédié à rien. De retour sur Khartoum depuis une ou deux semaines, les jours s’enchaînent à une vitesse vertigineuse. Pas le temps de s’ennuyer ou de se laisser vivre dans ce bled, et si bien même ça arrivait un instant, Osman ne tarderai pas à me demander une avance pour réparer le générateur, Salman pour payer les visas et travel permit de tel ou tel expat, Mike du WFP de m’envoyer un mail pour m’annoncer que le vol de demain va être reschedulé un jour prochain à cause d’un incident in which the safety and security of the aircraft, passengers and crew were seriously compromised (…), Magboul de m’annoncer que le transporteur des seeds Khartoum-Nyala veut 2k pounds de plus car le chargement est plus important que prévu. Rajoutez a ça deux coupures de courant, le babour en panne, 35°C avec une équipe morte de faim et de soif Ramadan oblige et voilà en gros ma journée-type…

Bon la vie d'humanitaire à tout de même l'avantage de permettre d'être directeur financier à 25ans tout en animant des staff meeting pied nu et ça, ca fait toute la différence !

Aujourd’hui, Magboul, notre logisticien local en chef qui était en partance depuis deux mois pour la formation Bioforce à Lyon vient d’apprendre que sa demande de visa a été déposée trop tard et qu’il n’a plus qu’à attendre l’année prochaine. Au lieu se s’insurger contre l’administration, j’ai le droit à un « It happens in the life »… Du coup j’appelle Shams à Nyala pour lui annoncer qu’il ne remplacera pas Magboul à Khartoum l’an prochain. « Doesn’t matter, please bring me back my stuffs from KRT ». Fin de l’effet papillon, on annule le recrutement du remplaçant de Shams à Nyala. Je rage de devoir annuler mon voyage à Nyala la semaine prochaine qui m’aura permis d’aller visiter notre dernière base à la frontière centrafricaine. Simple esprit occidental que je suis, le fatalisme soudanais m’étonnera toujours.

J’en ai pas fini de me manger des chocs culturels, alors que je commençais à m’habituer à enjamber Salman qui prie dans la cuisine pour accéder au frigo, à ne plus me retrouver devant un resto fermé à midi pendant le ramadan ou à ne plus sortir en caleçon quand la femme de ménage est dans le coin, je n’arrive pas à intégrer le ‘inch’allah’ en tant que façon de penser et de vivre…

Bref voilà, la vie suit son cours à la confluence du Nil bleu et blanc. Je me surprend ce matin à prendre un petit dej’ en tête à tête avec Jojo, le « cendar-croco », objet de déco morbide sur lequel on écrase ses clopes à l’occasion. Preuve que l’on se fait à tout finalement… Si les crocos du Nil étaient auparavant sacrés, aujourd’hui on les braconne, on leur coupe la tête et on les transforme en cendar, la roue tourne !

L'ami du petit déjeuner, l'ami croco décapité Voilà déjà plus de deux mois qui se sont écoulés depuis mon arrivée, ça va bientôt être le temps de mon break des 3 mois. J’ai le droit à une semaine, je pensais au Malawi pour un festival de musique à la Woodstock mais dans un pays où 3 habitants sur 4 en age de procréer est séropo il s’agit pas de pratiquer l’amour libre ! Bon en plus le billet est un peu cher pour ce pays. Je me rabat sur l’Ouganda où Elisa de PU en mission là bas me vante la beauté de ce pays et où une ancienne Triangle Soudan actuellement là bas est partant pour aller faire du sarafi et baignade dans les cascades dans je sais plus quel réserve, yallah !

Voici quelques photos en plus qui trainaient sur mon disque dur. A bientôt, inch’allah ! Distrib NFI à Bindizi

Stucked between Bindiz & Mukjar Geneina vu d'hélico Geneina de plus pres Sur la route de l'aéroport à Geineina En transit à l'aéroport de fasher Teuf mariage en face de chez nous Mes camarades de chambrée Attero CICR à GEN et les camions qui attendent Back to KRT Une mosqué à KRT